Semaine sanglante (La)
- Paroles : Jean-Baptiste CLEMENT, juin 1871
- Sur l'air de « Chant des paysans»
- Musique : Pierre DUPONT
- Date : 0000
- Du 21 au 28 mai 1871, pendant cette semaine sanglante, les cent mille Versaillais de Monsieur Thiers progressent dans la capitale, et, rue par rue, écrasent les Communards qui résistent depuis deux mois. Le dimanche 28, les dernières barricades tombent à Belleville, cœur du Paris ouvrier. La répression fait au moins trente mille morts, fusillés sans jugement, ce qui constitue le plus grand massacre de l’histoire de Paris (bien plus que la tristement célèbre Saint Barthélémy) ! Clément, caché dans Paris, écrit le texte « à chaud ».
Sauf des mouchards et des gendarmes,
On ne voit plus par les chemins
Que des vieillards tristes en larmes
Des veuves et des orphelins.
Paris suinte la misère,
Les heureux même sont tremblants.
La mode est aux conseils de guerre
Et les pavés sont tout sanglants.
REFRAIN:
Oui mais, ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront
Et gare à la revanche
Quand tous les pauvres s'y mettront! (X2)
On traque, on enchaîne, on fusille
Tout ce qu’on ramasse au hasard:
La mère à côté de la fille,
L’enfant dans les bras du vieillard.
Les châtiments du drapeau rouge
Sont remplacés par la terreur
De tous les chenapans de bouge,
Valets de rois et d'empereurs.
Refrain
Demain les gens de la police
Refleuriront sur le trottoir,
Fiers de leurs états de service
Et le pistolet en sautoir.
Sans pain, sans travail et sans armes,
Nous allons être gouvernés
Par des mouchards et des gendarmes,
Des sabre-peuple et des curés.
Refrain
Le peuple au collier de misère
Sera-t-il donc toujours rivé?
Jusques à quand les gens de guerre
Tiendront-ils le haut du pavé ?
Jusques à quand la sainte clique
Nous croira-t-elle un vil bétail?
A quand enfin la république
De la justice et du travail ?
Refrain