Berceuse du Dormant (La)
- Le dormant
- Paroles : Gaston COUTE, 1911
- Sur l'air de « Le p'ti quinquin»
- Musique : Alexandre DESROUSSEAUX, 1853
- Arrangement : Rencontres Chorales 2009
- Les « soigneuses » du Nord, fin XIXème , ont leur remède, le « dormant » (une décoction de pavot) pour faire taire les nourrissons que leur confient les ouvrières parties trimer à l’usine…l'Eglise est aussi très habile à convaincre qu'il faut tout endurer. Tandis que les braves députés, autres endormeurs de l’époque, se votent un salaire de quinze mille francs…
Le pauv’tit « quinquin » abandonné,
Dans ses langes gris de la misère
S’débat en gueulant comme un damné !
Alors la vieille « soigneuse »
En manière de berceuse
Grogne tout en faisant
Téter sa drogue à c’t’innocent …
REFRAIN :
Tiens v’là du dormant
ch’ti garnement
Qui gueule tout l’temps …
Tu ne gueul’ras plus
Lorsque tu l’auras bu !
Voyant les richesses qui sont sur terre
Le « gosse au dormant » ayant grandi
Devant l’injustice de sa misère
Commence à r’sauter comme un maudit
Alors , arrive le Prêtre
Qui sert au malheureux être
Une décoction
De tous les pavots d’la religion
REFRAIN
A vingt ans, n’ayant rien sur la terre
Qu’est-ce qu’il irait faire au régiment ?
Se battr’ contre des frères de misère :
Ça ne lui sourit aucunement !
Mais on l’saoule comme une bourrique
De sottises patriotiques !
Nom de Dieu, qu’c’est beau
La gloire et l’honneur du drapeau…
REFRAIN
Plus tard, sombre esclave, noir prolétaire,
Sentant dans son cœur l’orage monter
A bout d’injustice, à bout d’misère
Il est sur le point de s’révolter ;
Pour le faire tenir tranquille,
Son député, brave « quinz’ mille »
A coup d’boniments
Vient lui foutre encore du « dormant »
REFRAIN